République, Paris, Fnac, avril-août 2012


"Ce jour-là, on recevait au palais et, comme dans un décor, le rideau n’était pas encore levé sur les stucs à dorures qui sont l’apparat de la République. Une simple pince à linge gardait le secret de l’Élysée, avant que les ambassadeurs, les huissiers à chaîne et les gardes républicains n’ouvrent la marche au président.
Cette pince à linge fut en quelque sorte notre clé d’entrée dans la République. La fragile barrière entre la réalité et sa représentation, entre les symboles et les tumultes, l’histoire et nos souvenirs. Notre République a donc des champs de bataille et des élèves méritants. Des présidents suivis par une flopée de courtisans, comme des monarques ! Et puis, des récits tragiques ou amusants. Un vers de Francis Ponge. Un député battu qui se suicide. Des rituels plein de superstition au coeur de l’Assemblée nationale…
Petite histoire et grands tableaux.
Aujourd’hui, c’est l’effet corrosif de l’acculturation qui menace la République. Cette dilution des références et des savoirs dans la grande uniformisation du consumérisme. C’est pourtant la force d’un idéal dont nous avons partout trouvé la trace. C’est de cela que ces photographies et ces mots témoignent. D’une République vivante et de la force d’un esprit."
Gérard Rondeau, Raphaëlle Bacqué